J'ai posé nu!

Publié le 7 Décembre 2012

 

J'ai posé nu.

Quelles sensations?

La 1ère la frousse, l’appréhension mêlée de curiosité.

Je me déshabille dans l'intimité, derrière un paravent de fortune,

Non je ne suis pas là pour un effeuillage,

Nouée dans mon peignoir blanc,

J’attends.

Je vais être un objet observé, détaillé sans plus.

Pourtant je vais être nu devant des inconnus,

Au centre de leur attention .

Et puis ça y est, le prêtre de cette surprenante cérémonie m'appelle.

Bon.

Go.

Faut y aller, je me fout à poil dans l'empressement, je suis nu, à oilpé, je me pose les bras le long du corps, debout au milieux des dessinateurs, ma vue sans ses lunettes se trouble malgré tout, je suis tétanisé,

ça tombe bien, c'est ce qu'on me demande.

En plus un vieux couperosé souffle comme un porc,

ça me met tout à fait à l'aise.

Et puis des tension, des picotements se font sentir.

Je fatigue,

Une goutte d'eau viens taper ma hanche.

ça viens de moi?

Le professeur lance finalement un "trois minutes encore"

Et je l'entend tourner, commenter, corriger,

ça rythme mon temps de pause.

Une autre goutte.

J'évalue à l'oreille.

C'est un peu plus de trois minutes.

"merci Véronique"

Mon corps crie MERCI, se délie tout doucement.

Mes aiselles sont en nage, ça venait donc de là...

Mon esprit se dit: "je me rhabille? on enchaîne?"

Non il semble que non,

Donc je me rhabille et je viens voir comment j'ai été représenté.

Bienveillance ou ignorance des élèves,

Pas de malaise.

Je me vois sous toutes les coutures, comme si je tournais autour de moi avec un regard à chaque fois différent, et une habilité variable.

Des fois je me trouve belle, des fois difforme,

Mon Diot, j'ai vraiment un cul XIXème siècle.

Et c'est repartis, une autre pause debout.

Mes appuis sont plus audacieux,

Le maître cérémonie me conseille de pas trop m'emballer,

J'écoute son conseil avisé!

La machine se relance mais en plus détendus.

Par contre mon audace se paye sur mon corps,

Je tremble,

Me crispe,

Je ne sens plus mes mains.

Et...

"Merci Véronique"

Oufff

Et je me revois,

commence à papoter avec certaines dessinatrices,

Limite on s'échange nos numéros!

Et là, "bon, on va faire des poses assises"

Ouffffff

Je commence à être à l'aise,

Je tente la pause tordus ou je pourrai me ménager,

Et rebelote,

Fixer un point avec les yeux pour fixer la tête,

Et garder cette subtile dissymétrie du corps.

De retour à une pause normal ma nuque craque comme jamais.



Ce petit texte a été écris après ma 1ère séance de pause en tant que modèle vivant à l'école des beaux arts d'Annecy.

 

Rédigé par Veral

Publié dans #Temoignage

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